GASTRONOMIELE « FROMAGEROLLES », UN « GOUDA MADE IN FRANCHE-COMTÉ »
23/02/2014 à 05:00
C’est à Mazerolles-le-Salin (Doubs) qu’Aldert et Saskia Lozeman produisent depuis 2009 leur fromage. Unique, bio, et la saveur en plus !
Publié le: 01 mai 2010
Saskia et Aldert Lozeman viennent de Hollande et produisent un fromage fermier proche du gouda appelé fromagerolles. Un fromage bio de caractère à déguster sans modération. Lorsque Aldert Lozeman ouvre la porte de sa petite cave d’affinage les odeurs d’herbes et d’épices se bousculent et dominent largement l’odeur du lait. Installé avec son épouse Saskia depuis 2002 à Mazerolles-le-Salin sur une exploitation en agriculture biologique, il s’est lancé dans la production de fromages et a obtenu l’agrément en juin 2009. Tous deux viennent de Hollande, l’autre pays du fromage. « Nous sommes tombés ici par hasard alors que nous étions en vacances. On cherchait plutôt à s’installer dans le Nord de la France. Mais on est très contents d’être ici. » La ferme de la Motte à l’écart du village ouvre sur la campagne et les vertes prairies. « Quand j’ai vu la ferme, je me suis dit : c’est ça qu’il nous faut. » Tous deux sont enfants d’agriculteurs vivant en Hollande à Achterveld plus précisément, dans le département d’Utrecht. Ils ont choisi la France pour s’installer car aux Pays-Bas la pression foncière est telle que les terrains sont jusqu’à 20 fois plus cher qu’ici. « C’est un petit pays et les villes explosent », note Aldert. Fromage fermier aux épices
Aldert produit donc du « fromagerolles », une sorte de gouda qui n’a rien de commun avec le fromage sans goût que l’on peut trouver dans les linéaires des supermarchés. Fabriqué sur place avec du lait cru provenant d’un troupeau de montbéliardes, vosgiennes et frisons, le fromagerolles peut se déguster nature, mais il en existe 7 autres variétés : avec un mélange italien de tomates séchées, cumin, basilic et thym, aux graines de fenugrec, au carvi, aux orties, avec un mélange de persil, au poivre ou encore aux clous de girofle. Mais ce dernier est selon nos producteurs « un peu spécial » et surtout apprécié des Hollandais. Après dégustation, le clou de girofle reste longtemps en bouche. « C’est plutôt un fromage qui se déguste le soir au coin du feu. Pas en fin de repas », prévient Saskia.
En moyenne, le fromagerolles est affiné entre 5 et 6 semaines, mais certains peuvent vieillir 2 ans, annonce Aldert. Ce qui est plutôt rare, car pour l’instant la production reste limitée et les fromages se vendent plutôt vite. « En 2009, j’ai transformé 10 000 l de lait. » La plus grosse partie de la production laitière est transformée à la fromagerie de Noironte en emmental bio. Goûteux, avec une large gamme, le fromagerolles a déjà séduit quelques clients curieux. « Il faut aller au devant des gens pour leur faire goûter. Si l’on met un panneau avec écrit gouda, on est sûr que les gens ne s’arrêteront pas. » Pourtant, l’intérêt gustatif est réel. C’est un fromage fermier et son goût change selon les cuves et les saisons.
Le fromagerolles est commercialisé par le biais d’Agrobioconso, la Ferme des 3 rivières à Chemaudin, Doubs Pâturages à Besançon. « Cette année on va faire plus de vente directe sur les marchés de producteurs à Pelousey, Villers-Buzon, Jallerange et Tallenay, où le fromagerolle sera en vente ce prochain samedi », annonce Saskia. Ils seront également présents au Marché des cinq sens organisé dans le cadre du festival de Musiques anciennes à Montfaucon, le 23 mai de 9 h à 13 h. Le fromagerolles est par ailleurs en vente directe à la ferme La Motte, le mardi et jeudi de 19 h à 20 h 30 ou sur rendez-vous. Courriel : fromagerolles@orange.fr Florence Mourey